18/19FÉVRIER2017: ASM/AB, PSG/TFC

Un weekend de retrouvailles.

13 février 2017 (veille de St Val victoire de ma-la-de du PSG sur le Barça), retour en cours après un mois de stage. La formation part totalement en freestyle, mais un freestyle bien deg’ qui fait pas vraiment envie. Tensions à droite, larmes à gauche, abandon par ci, sentiment d’insécurité par là, bref: pas trop la joie et l’ambiance, semaine bien longue. J’en profite pour laisser partir ma tête à mon occupation favorite: faire acte de présence, et m’ouvrir des portes sur ce qui semble être clairement devenu ma priorité: la photo.  Je dis ça, parce que c’est important je crois d’avoir le contexte. Moi je veux m’en souvenir en tout cas.

Ces deux derniers mois, j’ai eu un planning un peu chargé (attention, ça me va parfaitement, je ne m’en plains pas loin de là) entre le foot des uns, le foot des autres, le rugby sur la pelouse, le rugby en tribune, mon stage en école (maternelle, des bébés partout, l’amour infini jusqu’aux étoiles)… mais LE moment que j’attends le plus, c’est cette rencontre: PSG/TFC. Sans surprise. Le match tombe le dimanche soir (oops, RIP l’école à Biarritz le lendemain matin), celui de l’Aviron Bayonnais le samedi. Ils jouent contre Clermont-Ferrand, à l’extérieur. Sur la carte, je me dis que c’est une sorte de milieu de chemin quand même entre la Côte Basque et la capitale. Si on trace une ligne un peu sinueuse, avec une main gauche, en tenant le stylo entre l’oriculaire et l’annulaire.

Alors hop, (très gros) sac sur le dos (précision qui a son importance: j’ai hâte d’un jour pouvoir exiger la présence de Luce comme assistante porteuse de sac), 712 canettes de RedBull dans la valise, Jul dans le casque, et c’est reparti pour un weekend rempli en kilomètres. En retrouvailles et en émotions aussi.

J’ai eu grand mal ces derniers temps à venir shooter à Dauger. Multiples raisons qui n’ont pas besoin d’être exploitées ici, mais le résultat était là: je griffonne des lignes et des lignes quelque peu défaitistes sur mon petit cahier (un beau Moleskine Star Wars, que j’ai depuis 5ans, il subit le pauvre entre les années qui défilent et tout ce qu’il peut porter tout seul), mes photos ne me satisfont pas du tout quand j’arrive à me souvenir que si je suis sur la pelouse, c’est pour appuyer de temps à autres sur le déclancheur à la base. Après mûre réflexion, nombreux désaccords e tutti quanti, je décide de déserter ma pelouse préférée. C’est pas simple comme choix en vrai. Parce que c’est un peu ridicule, que fuir n’a jamais été une solution; mais moi à aucun moment je veux en arriver à une situation de non retour et que l’endroit qui a été le début de tout, en devienne également le cimetière en fait. Je sais que je me bloque seule, que tout se passe dans ma tête. Mais c’est comme ça. On a tous nos traits un peu pourri, le mien est là, cadeau: je suis bornée.

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C’est fou comme, du coup, en contraste à ce sentiment de malaise total à domicile, j’ai pris une énorme bouffée d’air au Parc des Sports Marcel Michelin (le nom simple du stade de l’ASM). Autant la ville bof, avec ses bus moches et ses rues pas bien plus belles, autant le stade… de toute beauté. Et épanouissant. Les joueurs me manquaient. Sur la période sans les avoir sous les yeux, ça allait, parce que ce déni est dans le déroulement de mon côté buté, mais de les retrouver, je pense que ça a déclanché le manque à retardement. Au fur et à mesure qu’ils arrivaient pour s’échauffer, je sentais le poids sur mon cœur se dissiper, comme si j’avais été orpheline un mois et demi, et que je retrouvais un à un chaque membre de ma (très grande) famille. J’ai une pensée émue et un peu désolée envers tout le peuple clermontois que j’ai pû croiser après le match, et qui a subi le sourire super hautain avec lequel j’ai dû me pavaner fièrement. Genre « eh ouais guys, je suis Heureuse, grand H! ». Mais bon, ça fait du bien des fois aussi.

Et puis dimanche est arrivé. Le train a traversé les paysages de ma France biscornue, jusqu’à Paname. Mon cerveau est devenu un chamallow rose (j’aime pas ça en plus, je sais pas pourquoi je fais cette comparaison là du coup, peut-être parce que je me dis qu’y a que moi qui ne dois pas aimer, comme le chocolat…! Si vous êtes comme moi, imaginez juste un bon plat de spaghetti plein de fromage fondu au pire, ça passe bien je trouve). Même la Tour Eiffel, que je n’ai jamais trouvée spécialement dingue, a eu un effet d’engouement total sur ma personne. Désespérant.

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Je crois que les qualificatifs adaptés à mon dimanche soir n’ont pas encore été inventés. J’en suis sûre même. C’est tragique qu’il faille se contenter de ces quelques mots maladroits que je vais pouvoir poser, alors qu’en vrai j’aimerais que vous puissiez carrément faire une immersion dans ma tête, de 19h15 à 01:30. À mon avis, toute la palette de sentiments cools y est passée. Quand le Parc est vide, y a cette impression d’être dans l’endroit le plus apaisant au monde, encore plus fort que quand t’es dans la mer (pas l’océan), en train de dormir en faisant la planche, avec le soleil qui vient cogner à travers l’eau sur ta peau. Ça, c’était ma sensation préférée, avant le Parc des Princes vide à 23:30, dimanche 19 février 2017.

Y a eu l’échauffement du Tef, que j’ai vécu comme une mère qui verrait ses enfants à une remise de diplôme, où je sais pas trop quoi vu que j’ai pas d’enfant. J’imagine que, le jour où ça sera le cas, et qu’ils vivront un moment fort dans leur année, je pourrai comparer ça à « quand j’ai vu pour la première fois mes toulousains défiler sur la pelouse de mes parisiens sous mes yeux » (oui tout le monde est à moi, y a quoi?), alors qu’en fait ça sera juste la chorale débile avant les vacances de Noël ou whatever. Y a vraiment des réactions dans nos têtes et dans nos cœurs qui sont à peu près aussi tordues que mon axe Biarritz-Clermont-Paris. Bref, passons. Après ça, j’ai jonglé sur le côté parisien. Remplaçants parisiens. Parce que ça rigolait plus qu’autre chose. Et que mon régime alimentaire se constitue toujours autant de sourires. On aurait pû faire 90min de toro entre Marco Verratti, Hatem Ben Arfa, Thomas Meunier, Gonçalo Guedes, Javier Pastore et Alphonse Areola, ma soirée était mémorable.

La galère de ma vie, ça a été de décider qui je voulais photographier en attaque, qui en défense, qui sur quelle mi-temps, justifiez vos réponses, vous avez 4h. Heureusement pour moi j’ai un camarade de pari génial, qui fait aussi office de preneur de grandes décisions quand mon cerveau est hors service comme ça a été le cas au moment de choisir. Même me prendre une frappe puissante de Delort dans la tête je pense que ça m’aurait pas remis les idées en place. Ça a donc été attaque toulousaine dans un premier temps,et attaque parisienne dans un second temps. Parce qu’Hatem est entré à la 78è minute pour caler un magnifique triplé, donc ça paraissait être la meilleure option pour avoir ses célébrations.

Vu le score final, je suppose que les deux équipes se sont concertées avant et ont conclu qu’il ne fallait pas me briser le cœur, qu’un 0-0 était encore la chose la moins compliquée à vivre. Y aurait eu lourd cafouillage dans ma tête à chaque but aussi sinon, il faut le dire. Applaudir le buteur (mentalement j’entends, j’ai les mains un peu prises pour applaudir quoi) ou sortir les mouchoirs pour le but encaissé, mystère. L’histoire ne le raconte pas comme ils sont tous géniaux et bienveillants.

Mes photos sur le site du TFC: ***

Quoi qu’il en soit, j’ai passé là le plus beau weekend de ma longue existence. J’écrivais dans le dernier article que le stage des toulousains à Saint Jean de Luz était mon cadeau de Noël en retard. ASM/AB et PSG/TFC  ont été mes cadeaux d’anniversaire en avance eux (c’est le 1er mars, merci de ne pas oublier maintenant que vous l’avez lu et noté dans vos agendas, naturellement).

Le retour en formation est très compliqué. Parce que je suis arrivée aujourd’hui mardi, dans une classe qui s’était encore plus déchirée la veille, pendant que moi je déjeunais tranquillement dans mon petit (comprenez minuscule) hôtel parisien. Et que je me suis retrouvée toute seule, avec mon sourire béas, au milieu de gens qui s’engueulaient et pleuraient. Que tous les endroits où je pourrais être chaque jour ont défilé dans ma tête, tel les chars du carnaval de Nice (là la comparaison elle est justifiée, c’est un clin d’œil à ma petite sœur qui y participe, et comme elle me manque, je pensais à elle). Je voudrais être partout. Partout, mais ailleurs.

Aujourd’hui, nous sommes mardi 22 février 2017, il est 22:01, et je reçois ce mail de mon papy.

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Et ce mail, c’est peut-être bien le plus beau des messages que je pouvais recevoir. Parce qu’il n’y a jamais rien eu de plus important que l’avis de papy, et que j’espère qu’il est aussi fier de me voir porter son nom, que moi d’avoir cette chance.

Remerciements: Vincent Duvivier & Géraldine Houzeau, Bruno Marchand, Rémi Denjean. Émilie Marion et Manon qui ont rappelé quand elles n’ont pas décroché, Julien Curci, maman de me laisser faire comme je veux depuis toujours et pour le travail que tu fais pour retenir la longue liste des « gens trop trop importants » dans ma vie parallèle, Luce parce que chaque pas de retour vers notre verdure à nous c’est toi qui me porte, Frédéric B., pour ces échanges et mon meilleur trajet en train, Coralie parce qu’à aucune seconde tu m’en veux de t’abandonner dans ce bordel de forma, et Bruno-qui-assume, parce qu’y a au moins 12 générations qui nous séparent, mais que t’es une des meilleures choses que toutes ces histoires aient mis sur mon chemin.

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